• Le patronage de Neuwiller-lès-Saverne
Jean-Pierre Hirsch, historien, qui avait rédigé l’article « Le patronage de Neuwiller » (dans « Neuwiller-Lès-Saverne au fil du temps ») vient de nous faire parvenir deux documents et leur transcription, précédés de quelques mots d’introduction :
« Je viens de retrouver deux photos que j’ai prises il y a des années (2006) dans un dossier d’archives de l’évêché, 1VP 493, la correspondance entre les curés cantonaux et l’évêché concernant les instituteurs catholiques. Nous sommes en 1826, au moment où Mgr Frayssinous est ministre des cultes ; c’est la période où le contrôle des évêchés est le plus strict sur l’enseignement primaire ; cette période s’achève dès 1828.
Le document révèle des aspects intéressants sur le temps scolaire, la vie quotidienne des instituteurs, leur nomination, leur contrat limité à un an, leur fonction dans l’apprentissage du catéchisme : la seule lecture – et l’apprentissage par coeur, le curé se réservant l’explication théologique. »
• Roland Schaeffer, maire émérite de Neuwiller
L’association PATRIMOINE a été créée en automne 1994, il y a 20 ans exactement. Pendant toutes ces ces années, Roland Schaeffer a été d’une présence de tous les instants, à la fois comme membre de l’association et, surtout, comme maire de la commune. Germaine, son épouse, a fait partie de l’équipe fondatrice et a, pendant de longues années, tenu avec sérieux et compétence, le rôle de trésorière.
Dès les premiers pas de l’association, Roland Schaeffer nous a accompagnés dans les démarches et l’apprentissage de la communication, en particulier en nous ouvrant, comme aux autres associations, les pages du bulletin municipal et en nous donnant accès à la photocopieuse.
Il a accédé avec plaisir à notre demande de pouvoir disposer du local au-dessus de la salle du Chapitre, la remise des clés a eu lieu en septembre 1999.
Cette même année il nous a encouragés à ouvrir une permanence d’été à la salle du Chapitre qui venait d’être rénovée. Cette permanence, désormais connue sous l’appellation de Point d’Accueil Touristique Saisonnier est soutenue par la communauté de communes, est devenue une institution et rend de grands services aux habitants et aux touristes.
L’association a été sensibilisée au sort des vieilles pierres tombales, en particulier celles en grès. Nous sommes allés, avec Roland Schaeffer, visiter plusieurs cimetières des environs qui avaient décidé de les conserver et de les replacer le long des murs, il a pris à coeur d’en faire autant à Neuwiller.
De même, l’équipe municipale, sous sa direction, nous a considérablement soutenus dans l’achat de chaises pour le local et la location, en 2001, du film « En passant par Neuwiller… » (FR3, 1972) qui a été vu par plusieurs centaines de spectateurs.
Il a, par ailleurs, participé à diverses sorties, fêtes et à des Stammtisch organisés par PATRIMOINE, y compris après l’époque de son mandat municipal. Lors de la sortie du livre, il a exprimé le regret de ne pas y trouver assez de traces de toute les actions de la commune entreprises ces dernières décennies. Sa critique légitime a été entendue et, prise en compte par l’ouverture d’une rubrique sur le site www.patrimone-neuwiller.fr, « Le livre, les petits plus, édition verte ».
Cette énumération montre bien la place essentielle qu’il a tenue dans la vie associative, en général, et dans celle de l’association PATRIMOINE en particulier. Nous ne saurions l’oublier et disons, à la fois notre reconnaissance et, à sa grande et belle famille unie, toute notre sympathie.
• Heiner Kröher, citoyen d'honneur de Neuwiller
Présent dans les rangs de l’association dès ses débuts en 1995, Heiner Kröher était de toutes les parties : en promenade dans les jardins et parcs de Neuwiller, à la découverte de l’histoire du chemin de fer ou du vignoble, ou en concert avec son frère jumeau pour rendre hommage à Roland Schaeffer après de longues années au service de la commune. Il a plus d’une fois animé les soirées et repas par des chansons accompagnées à la guitare, jamais avare de ses propres compositions ou de chants venus du monde entier, dont il avait assuré l’édition. Neuwiller était devenu son lieu de prédilection en Alsace, il en avait été fait citoyen d’honneur après avoir contribué généreusement à la restauration de la fontaine dans la cour du Chapitre. Autant de raisons d’évoquer sa mémoire avec émotion et reconnaissance.
Heiner Kröher est à l’origine de la rénovation de notre fontaine de la place du Chapitre. Nous vous laissons apprécier les messages teintés d’une belle humanité du Minnesinger allemand dans la vidéo en lien. La partie propre à Neuwiller débute aux alentours de 15min45. Les deux photos ont été prises lors de l’inauguration de la fontaine en compagnie de son frère Os.
• L’adelphité, qu’est-ce à dire ?
L’historienne et féministe Florence Montreynaud propose une réflexion sur ce mot (Témoignage Chrétien, 25 avril 2013).
Entre fraternité et sororité, l’adelphité, un sentiment qui s’invente entre des femmes et des hommes libres et égaux.
“… Le grec (adelphos, adelphé) et l’espagnol (hermano, hermana) sont les seules langues occidentales dans lesquelles le radical est commun. J’ai choisi le grec pour proposer le mot “adelphité”. …. L’adelphité est un état d’esprit et un état d’âme, où il entre de la sympathie, de la bienveillance, de la solidarité, avec une dimension spirituelle, un élan vers l’autre. Des trois idéaux de la devise républicaine, la liberté est nécessaire pour inventer, et l’égalité indispensable pour assurer le respect mutuel, tandis que l’adelphité ou le plaisir d’être ensemble en confiance stimule la créativité…”
Femmes et hommes, jeunes et vieux, laïcs et clercs, noirs et blancs, juifs et chrétiens, petits et grands de ce monde, pas encore tous “libres et égaux”, réunis autour de saint Adelphe, tous ensemble en route sur la voie commune de l’ »adelphité »
(Voir le livre, pages 30 à 36)
• St Adelphe, de l’histoire à la légende
Dans la “Vita Sancti Adelphi” (voir le livre pages 30 à 36) quelques passages se situent indiscutablement dans le champ de l’histoire, ainsi tout le dernier chapitre (XVII), grâce à des indications datées (1197), imprécises, mais vérifiables, situe l’action réelle et supposée (l’historique et le légendaire) ainsi:
« En effet, à l’époque où Henri régnait sur l’empire romain,…naquit entre un frère de l’empereur,… Othon et Conrad, un évêque d’Argentoratum un conflit sans concession. Dans ce combat, le comte Othon réunit une multitude de soldats et il se hâta de se diriger contre le frère de l’évêque de Hunebourg… » c’est dans ce même chapitre que le profanateur du tombeau de St Adelphe se mord la main « à la manière d’un chien rongeant un os », sombre dans la folie et meurt le lendemain, à la suite de quoi le comte Othon fait pénitence.
« L’année suivante arriva l’armée des Suèves (=Souabes) qui détruisirent les lieux saints tout à l’entour, mais personne ne s’approcha du monastère du saint, ni du reliquaire… » (chapitre XXVII).
L’article de Bernard Vogler dans les DNA du 15 mai 2013 replace ces épisodes dans leur contexte historique.
• La Montagne Verte de Marie Christine Neveux
Descendante de la famille Beck, a découvert en septembre 2011 la maison familiale, qui a longtemps servi de restaurant (« À la Montagne Verte ») et nous a fait parvenir une carte postale ancienne adressée à sa grand-mère et une photo faite le jour de sa visite.
• Marcel Roos et le cercle Adelpha
Marcel Roos, d’Istres (13800), natif de Neuwiller a envoyé la photo « Cercle Adelpha, 1948 » jointe, légendée. Voir aussi page 130 dans le livre. Toutes les suggestions d’identités reconnues sont les bienvenues.
« … J’habitais à Erstein, mais j’allais régulièrement en vacances chez mes grands-parents Jacques et Jeanne Behr à Bouxwiller. Je garde un souvenir ému de cette période de ma petite enfance. Une belle douceur de vivre émanait principalement de ma grand-mère, et je revois ses magnifiques yeux bleus azur, pleins de générosité. Ma petite soeur Brigitte était du voyage.
Nous allions régulièrement de Bouxwiller à Neuwiller. Nous prenions le train vers 13h, le trajet était rapide. La gare de Neuwiller était éloignée du village et nous réalisions le parcours à pied.
Arrivés à Neuwiller, nous nous installions dans la maison de mon grand-père (NB: 7, rue Leclerc). En face de la maison il y avait une épicerie. Régulièrement notre grand-maman chérie nous offrait des douceurs, pain d’épice, chocolat. Nous faisions une promenade dans le village, allions jouer sur la place derrière la maison.
Le rituel était immuable. Quel beau souvenir, ces vacances dans ce petit village alsacien… »
1 Abbé…, 3 Adelphe Lambert, 4 J. Marie Herbst, 5 Eugène Vetter, 6 Pierre Roos, 7 Eugène Durrmann, 11 Marcel Roos, 12 André Martin, 13 René Grosstephan, 14 Pierre Troestler, 15 Fernand Roos, 16 Charles Martin, 17 Victor Ganster 18 Victor Gerold 19 Gérard Ritter 20 André Sollinger 21 Alex Schrepfer, 22 Raymond Ritter, 23 Albert Herbst, 24 Raymond Roos, 25 Joseph Gimbel, 26 Georges Demand , 27 Charles Becker, 28 Fernand Decker, président 29 Antoine Kister, 32 … Klotz,
• Gilbert Weil en mémoire
Nous venons d’apprendre le décès de Gilbert WEIL, entre autres, fondateur du Musée Judéo Alsacien de Bouxwiller et de l’association qui en assure l’animation, l’AMJAB. En dehors des innombrables manifestations qu’il a organisées ou encouragées jusqu’à ces dernières années, il nous a considérablement aidés à valoriser les inscriptions hébraïques sur le mur extérieur du château des EUL à Neuwiller en publiant les résultats de la campagne de déchiffrage de ces inscriptions.
Par la suite, encore ces dernières années, des recherches complémentaires et de nouvelles approches ont permis d’affiner les connaissances liées à ces « graffiti ». Il reste à rénover la signalisation et le matériel pédagogique qui y est associé. Ces travaux, nous les devons au respect de la mémoire de Gilbert Weil, dont nous vous invitons à découvrir la biographie respectueuse et chaleureuse rédigée par son ami, notre ami Raymond LEVY.
• La glandée
Dans les DNA du 30 novembre 2022, Daniel Peter, président de la SHASE, fait le point sur le droit de glandée entre le XVIe et le XVIIIe siècles.
Dans les années 1950 subsistait la tradition de la glandée, alors que les dispositions légales avaient, évidemment, changé.
Le matin passait le gardien (de Söjseppel, comme on disait de façon peu respectueuse), sonnait le rassemblement des porcs avec son instrument fabriqué à partir d’une corne de vaches, les emmenait jusqu’à un emplacement (de Söjplatz) (1) , de la route de La Petite Pierre (D134), les y gardait à l’ombre des chênes et les ramenait plus tard.
(1) tout près des polissoirs (voir « NLS.. au fil du temps », page 104
• Itinéraire culturel carolingien
Voici quelques mois, PATRIMOINE a été avisé par la commune de Neuwiller de l’ouverture possible d’un Itinéraire culturel carolingien dont Neuwiller pourrait faire partie. Des échanges de courriers avec la personne chargée de mettre en route cette opération, Julien Pondevie, Musée de l’Ancienne abbaye de Landévennec (29560) ont permis de comprendre que nous avons de bonnes raisons de nous y intéresser. C’est en fait une opération du Conseil de l’Europe (voir ci-dessous “itinéraires culturels du Conseil de l’Europe) pour “assurer la prise de conscience collective des hauts lieux culturels de l’Europe et de leur incorporation dans la civilisation des loisirs ».
A Neuwiller, la période carolingienne (mi-8e au 10e siècle) est illustrée par la construction de la “confessio” de l’abbatiale, ensuite prolongée par la chapelle Sainte-Catherine, par des restes de décors conservés et, représenté sur la tapisserie, par le transfert des reliques de saint Adelphe à Neuwiller grâce à Drogon (801-855), évêque de Metz et fils naturel de Charlemagne (le plus illustre des rois de cette lignée). Le dossier ”itinéraire culturel carolingien est en cours de finalisation et aboutira à la prochaine attribution du “label” par le Conseil de l’Europe, officialisant cette création.
Il faudra donc prévoir une mise en valeur de cette partie du patrimoine qui est, par ailleurs, bien connue et intégrée dans les visites guidées.
(Voir aussi Neuwiller-lès-Saverne au fil du temps, pages 10, 12 et 30.)
Les Itinéraires culturels du Conseil de l’Europe sont actuellement au nombre de 26. Dans cet ensemble Neuwiller peut être concerné par :
• le plus ancien (Les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, 1987), ne fût ce que par la présence de pèlerins sur la tapisserie avec couvre-chef, insigne et bourdon (bâton).
• l’itinéraire européen du patrimoine juif (2005), illustré à Neuwiller par l’ancienne synagogue, des maisons, deux cimetières et des mémoires familiales
• Différents types de puits
L’eau quotidienne avant l’adduction d’eau dans la région de Saverne » – Daniel Peter, président de la SHASE (DNA 24/08/2022)
Les modèles de puits de notre secteur existent également dans d’autres régions ainsi que dans des pays voisins. À Bouxwiller, Dettwiller, Kirrwiller, Monswiller, Neuwiller-lès-Saverne…on trouve des puits privés ou publics, avec une poulie supportée par deux montants ou une potence de pierre ou en bois, voire en fer forgé. L’eau est remontée à l’aide d’un seau attaché à une corde ou une chaîne. Un petit toit protège l’ouverture. Une margelle sert d’appui.
Par ailleurs, sur ce thème, se reporter à « Neuwiller-lès-Saverne au fil du temps…. »
pages : 32 source de Saint-Adelphe – 32 Edelmannshof – 72 le Badhiesel – 76 la vie quotidienne dans les années 1860 105 et 109 Hoelzerne Bruennel – 149 la fontaine de la cour du Chapitre (Springbrunne) et Heiner Kröher.
Les Dernières Nouvelles d’Alsace du 24 mai 2016 (édition de Saverne) publient cette photo du célèbre puits (classé monument historique en 1934), impasse Léopold à Neuwiller, photographié en 1874. Elle illustre l’annonce du dernier Cahier « Pays d’Alsace » (SHASE), n° 255, II, 2016, entièrement consacré au thème « Au fil de l’eau ».
• Un quartier de Neuwiller s'appelle s'Storikenescht…
Un record enviable ? (DNA 24/06/2022)
Lors d’un comptage national effectué l’an dernier par la LPO (1), la commune de Brumath possédait 22 nids occupés, contre deux en 2004. Elle ne détient pas le record : rapporté à la taille de la commune et au nombre d’habitants, les communes de Hunawihr et Neuwiller-lès-Saverne, avec respectivement 60 et 31 nids, sont plus fournies. En revanche, Strasbourg, avec 80 nids recensés, l’est beaucoup moins.
(1) Ligue pour la Protection des Oiseaux
• Une maison à Neuwiller d'un intérêt exceptionnel
La dernière livraison de Pays d’Alsace (1) rend justice à une maison d’un intérêt exceptionnel qui avait un peu tendance à disparaître dans les paysages et les fêtes du lieu (voir ci-dessous, photo prise dans les années 1960, collection PATRIMOINE).
L’article consacré par Aline HAUCK à cette demeure illustre en fait une description détaillée, en retrace l’histoire ainsi que les récentes modifications apportées, de sorte à combiner un lieu de vie de notre temps et le respect du bâti ancien.
(1) Cahier Varia, N°279 II-2022 « Une maison canoniale à Neuwiller-lès-Saverne : de la cave au grenier, une patiente restauration ».
• Ces mots que nous aimons…
Danielle Crévenat-Werner a fréquemment accompagné les recherches en langue alsacienne de PATRIMOINE (plaques de rues bilingues et rédaction d’un chapitre dans Neuwiller-lès-Saverne au fil des temps, ci-dessous). Elle vient d’éditer :
« Ces mots que nous aimons, E hämpfele us’m Wortschàtz » – Werner. Volume 17 : La soupe/d’Sùpp, éd. Jérôme Do Bentzinger, 125 pages, 14€
• Hôtel de Neuwiller à Strasbourg
« Sous l’hôtel particulier de Neuwiller, au 4 quai de Paris, se cache un abri antiaérien conçu et construit par les nazis sans doute en 1941 », nous apprennent les DNA (édition de Strasbourg et Strasbourg métropole du 24/08/2021). Il s’agit bien de cet hôtel particulier ayant appartenu au Chapitre de Neuwiller et que l’association PATRIMOINE avait eu la chance de visiter lors d’une sortie en octobre 2013. Voir aussi « Neuwiller-lès-Saverne au fil du temps… », page 54.
(Voir également « Stroburjerwaj » dans archives 2ème partie)
• Où il est question du loup et de Neuwiller…
Thomas Pfeiffer répond à des questions sur la « maison du loup » dans les DNA du 22/11/2021
Il y a dix ans, vous lanciez l’idée d’une Maison du loup en Alsace. Où en est ce projet ?
« Il y a eu beaucoup de péripéties. Le projet devait se faire à Saverne, puis à Neuwiller-lès-Saverne. À chaque fois il a buté sur des problèmes de foncier. Actuellement, la Maison du loup pourrait intégrer le projet de centre de développement du tourisme écologique porté depuis plusieurs années par le Pays Rhin-Brisach avec le maire de Rummersheim-le-Haut, Thierry Schelcher, dans le cadre de la reconversion de ce territoire après Fessenheim. Le projet s’appelle le Parc Maïkan, qui veut dire Mohican en langue indienne. Son ambition est de faire réfléchir à notre place dans l’environnement. On espère faire venir deux meutes. Le site pressenti est celui d’une ancienne gravière près du grand canal d’Alsace à Rumersheim-le-Haut et un recours juridique est en cours, porté par des agriculteurs. La collectivité est sur un budget de 5M€, avec trois pôles : ornithologique, de recherche scientifique avec l’étude de cette gravière, la plus profonde d’Alsace ; et le pôle loup dans lequel s’insérerait la Maison du loup, qui aurait une vocation pédagogique ».
Le retour du loup en Alsace , de Thomas Pfeiffer, éditions de la Nuée Bleue – 22 €.
Le loup se trouve dans les bestiaires, comme celui de l’abbatiale de Neuwiller et dans les récits, la plupart du temps comme l’animal dangereux par excellence. Voir l’extrait ci-dessous.
« …Alors qu’un loup voulait, selon son habitude, dévorer l’une des brebis offertes à St Adelphe, après l’avoir volée, et que déjà il l’avait engloutie dans sa gueule jusqu’à la gorge, ses dents empoisonnées se sont comme retractées comme si elles n’avaient plus aucune force et le loup fut forcé d’abandonner la brebis, sans qu’elle ne portât aucune trace de blessure. De cette histoire on peut donc apprécier à quel point Dieu défend les hommes, grâce aux prières de son saint, puisqu’il ne permet pas que même les animaux dépourvus de raison soient blessés, grâce à l’intercession des mérites du saint… »
La vie de saint Adelphe, chapitre XVII, Jacques Wimpheling, 1506, trad. J. Boulay
• Le Kougelhopf selon Georges Bischoff
Georges Bischoff, professeur émérite d’Histoire du Moyen-Âge de l’Université de Strasbourg était venu à Neuwiller le 16 septembre 2016 nous parler de traditions culinaires. Voilà qu’il vient de publier (2020) un ouvrage au titre particulièrement éloquent, consacré à l’âge d’or de la gastronomie alsacienne de 1470 à 1620.
L’extrait figure dans la conclusion, pages 249 à 250.
… A quand remonte le kougelhopf? Ses ingrédients sont indatables, mais les cuisiniers de la Renaissance les maîtrisent parfaitement, appareil, raisins secs et amandes. Que manque-t-il pour le mettre au point? Le moule, avec deux conditions supplémentaires : la terre cuite vernissée, qui simplifie le démoulage, et sa forme générale en cratère, avec un puits central propice à une meilleure diffusion de la chaleur. Les fouilles du site de l’École Nationale d’Administration (ENA) ont mis au jour des fragments de poterie culinaire qui répondent à ce cahier de charges. S’il est difficile de prouver l’existence des moules en cuivre, façonnés par les chaudronniers, qu’on connaîtra ultérieurement -mais là encore, les inventaires de succession sont en friche-, on peut, par comparaison, imaginer ce que font les potiers….
… Attesté au XVIIIe siècle, le mot « kougelhof » n’est pas daté avec précision, mais l’abbé Buchinger évoque un gâteau moulé appelé « modelkuchen » , vers 1670, en se servant de « model », comme équivalent de forme ou de « patron »…
• Naissance d'une confrérie autour du Riesling à Neuwiller-lès-Saverne
Cette confrérie a été bien inspirée d’invoquer le patronage de saint Adelphe.(DNA 14/10/2020). En effet, dans l’ouvrage cité ci-dessous, Neuwiller apparaît comme jouissant d’une belle réputation dont la culture de la vigne (pas forcément le riesling) n’est pas absente.
« L’évêque Drogon éprouvait beaucoup d’amour pour ce lieu; là se trouvait aussi le monastère de St Pierre, prince des apôtres, et il abritait des hommes pieux, craignant Dieu et, de plus, la configuration du lieu semblait bien appropriée et très belle. Neuwiller, en effet, est fertile en champs, riche en vin, planté d’arbres, irrigué par de très bonnes sources, agréable par ses forêts et ses prairies. Il est placé dans un espace par lequel la saillie de la montagne marque les limites de l’Alsace (Tortue ?) »
Vita Sancti Adelphi, Chapitre XIV, Jacob Wimpheling (1450-1528)
• l'église Saint-Adelphe Neuwiller par Paul Frantz
Paul Frantz, ancien pasteur de Neuwiller lès Saverne qui vit depuis des décennies à l’ombre du clocher de cette ancienne église de pèlerinage a récolté – au fil de ses recherches, contacts, lectures, réflexions, – de quoi jeter une lumière nouvelle sur cet édifice.
Son érudition lui permet d’expliquer les éléments d’une Histoire quasi millénaire, les caractéristiques de l’architecture et les mystères des décors d’une belle église qui nous est parvenue transformée et mutilée au point de nous faire oublier les fonctions importantes qu’elle a remplies durant tout le moyen-âge.
• Des arbres généalogiques
Référence à « Noms présents à Neuwiller depuis des siècles » dans « Neuwiller-lès-Saverne au fil du temps », page 55
• À propos de l’arbre de la famille Boeswillwald
Dans la note n°1 en bas de page 71 du livre, il est fait mention de l’architecte pour les travaux de l’abbatiale (1815-1896) et du maire de Neuwiller (1855-1937), dont vous trouverez la trace sur l’arbre généalogique joint. Arbre fourni par Madame André Boeswillwald et mis en page par Guy Mori.
• Les Saints Sépulcres alsaciens
Marie-Anne Vannier, professeur à l’Université Paul-Verlaine de Metz et directrice de l’Équipe de recherche sur les mystiques rhénans, consacre un chapitre à celui de Neuwiller (1478), pages 70 à 76.
Monuments uniques et imposants, réalisés entre le XIVe et le XVIe siècles, les saints sépulcres de la vallée du Rhin s’inscrivent dans un mouvement général, tout en se caractérisant par leur originalité. Y figure bien évidemment celui de Neuwiller-lès-Saverne de 1478 (page de couverture, 2e médaillon à droite, en haut).
S’il y a un seul tombeau du Christ – le Saint Sépulcre de Jérusalem – à la suite des pèlerinages en Terre Sainte, puis au retour des croisades et en lien avec elles, ceux qui y sont allés ou qui ne pouvaient s’y rendre ont fait construire dans leurs églises, en Europe, des saints sépulcres pour commémorer le mystère pascal. Voici un livre richement illustré à s’offrir et à offrir pour découvrir et faire découvrir ce patrimoine alsacien.
• En flânant à travers l'Alsace
Votre excellente nouvelle rubrique me donne l’occasion de vous adresser un extrait consacré à Neuwiller de l’ouvrage d’André Hallays (dont j’ai déjà rapporté l’an dernier un passage) paru au début de l’autre siècle. Bien qu’écrit dans le style lyrique et « francolâtre » de l’époque,il reflète néanmoins un regard tout à fait expert sur la diversité et la richesse du patrimoine du village.
(Une contribution de Gérard Hugelé)
• Voyage en France
Victor-Eugène Ardouin-Dumazet (Vizille, 12 janvier 1852 – Arsonval, 1940), est un journaliste français, dont la soixantaine de volumes de Voyage en France, guides touristiques à la couverture verte, constituent toujours un précieux document sur l’état de la France rurale et urbaine à la fin du xixe siècle. Celui consacré à l’Alsace est, évidemment, un hommage à la province redevenue française à la suite du traité de Versailles.
(Une contribution de Gérard Hugelé)
• le rapport Guillin en 1702
Gérard Hugelé a passé une partie de son enfance à Neuwiller où son père était chef de gare. C’est un contributeur régulier d’informations toujours appréciées. Il nous communique aujourd’hui un extrait d’article tiré de la Revue d’Alsace, 2014, publication annuelle de la Fédération des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie d’Alsace (parue en septembre).
Tout au long du 18ème siècle les ingénieurs militaires français parcourent l’Alsace, une terre fraichement tombée dans le giron du Royaume ; elle est auscultée dans ses moindes détails par divers arpenteurs militaires. Cette accumulation d’observations a donné lieu à un récent article de Claude Muller dans la Revue d’Alsace de 2014 (N°140), « Des mots du génie au génie des mots : décrire l’Alsace au XVIIIe siècle », pages 187 à 200, qui cite notamment le rapport de l’ingénieur militaire Guillin de 1702 dans lequel il est question de .. Neuwiller.
NB : un exemplaire de la Revue d’Alsace de chacune des dernières années est disponible à la bibliothèque municipale de Neuwiller.
• La femme et le judaïsme
Ce film réalisé par Brigitte Kahn, enfant du pays, illustre le rôle central de la femme dans le judaïsme rural alsacien : celui de la transmission, à la fois du message religieux, des valeurs et des traditions de vie, dont les recettes culinaires.
• Die Memoria der Herren von Lichtenberg in Neuweiler
L’importance, dans le domaine culturel religieux, des dernières décennies du XVe siècle et du début du XVIe est étudiée minutieusement par Gisela Probst dans un livre paru en 2015. Rédigé dans une langue allemande extrêmement raffinée, cet ouvrage s’intéresse principalement à quatre oeuvres d’art mémorables,
– les tapisseries de saint Adelphe et le Saint Sépulcre, tous deux conservés à Neuwiller
– le tombeau de Louis V de Lichtenberg, au Musée de l’Oeuvre ND à Strasbourg
– deux vitraux, au Landesmuseum de Karlsruhe.
Cet ouvrage sera prochainement consultable à la bibliothèque municipale de Neuwiller.
• L’histoire à portée de clic
Au terme d’un travail titanesque de numérisation de dix années, le nouveau site internet des archives de Strasbourg a été mis en ligne le mois dernier. Résultat : 400 000 documents dont plus de 80 000 images accessibles d’un clic. Une invitation très réussie à explorer l’Histoire et les histoires. » (DNA 11 octobre 2015)
Le site comprend aussi des documents sur d’autres lieux, par exemple des photos prises à Neuwiller
• Lichtenberg, Gisela Probst
Cet article de la Revue d’Alsace (141/2015) rend compte d’un livre mentionné déjà à plusieurs reprises. Il a l’avantage d’être très explicite (5 pages, les lecteurs trouveront plus facilement le temps en cette période de confinement) et de résumer en français un ouvrage rédigé en allemand, dont on peut, sans hésiter, dire qu’il a profondément modifié le regard sur une période (la fin du Moyen Age et le début de la Renaissance), en tous les cas pour ce qui concerne 4 oeuvres d’art religieux présentes à Neuwiller ou qui y sont associées, tout en se trouvant ailleurs.
• Les Hausser, père et fils, ont traversé les deux guerres
Marcel a rendu compte de son histoire dans le livre « Neuwiller-lès-Saverne au fil du temps… » page 128. Dans l’article des DNA du 23 octobre 2019 Pierre Vonau relate le périple peu commun d’Antoine, le père de Marcel, de 1912 à 1919.
DNA du 23 octobre 2019 par Pierre Vonau